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La perturbation Epstein-Nesbet et l'étude d'un dimère

La théorie des perturbations fournit une alternative économique aux calculs basés sur la diagonalisation ou sur l'habillage de la matrice hamiltonienne entière. En ne considérant que la diagonale et la première ligne/colonne de la matrice complète de l'Hamiltonien, on obtient la perturbation Epstein-Nesbet au second ordre sans effort supplémentaire, et toute une gamme de variations s'ouvre avec des habillages différents du chapitre précédent. Nous voyons également que nous n'avons besoin que des intégrales $(ia\vert jb)$ au lieu de toutes les intégrales moléculaires possibles, notamment les intégrales sur quatre orbitales virtuelles $(ab\vert cd)$, puisque les habillages sont calculés à partir des éléments $\langle\Phi_0\vert{\bf H}\vert\Phi_{\rm ij}^{\rm ab}\rangle = (ia\vert jb) -
(ib\vert ja)\delta_{\sigma_i\sigma_j}$.

Ce chapitre n'est pas seulement consacré à la recherche et la mise en place d'une procédure de perturbation performante, mais également à discuter les limites et les caractéristiques des différents types de localisation. Puisque ces calculs sur un solide tridimensionnel sont relativement lourds, comme nous l'avons montré avec CEPA-0, les anneaux ou même les dimères nous ont semblé des systèmes accessibles et réprésentatifs.

Les dimères en interaction posent un défi supplémentaire : les interactions entre molécules à couches fermées, sans liaison chimique, sont en général faibles, proche de la précision numérique du calcul. L'utilisation des méthodes de type ``supermolécule'', qui consiste à calculer l'énergie d'interaction en soustraiant de l'énergie totale du dimère celles des monomères, nécessite de tenir compte en plus de la correction de l'erreur de superposition de base (BSSE).

Nous présentons alors l'exemple de ce chapitre : le dimère de NH$_3$ dans des bases optimisées pour des calculs d'interactions intermoléculaires[#!Voisin!#], utilisées dans l'article [16]. La figure donne une idée générale de la performance des différentes méthodes de calcul de l'énergie d'interaction, montrant une précision de $\pm$5$ $pm pour la longueur de liaison et de $\pm$0.2$ $mH (env. 0.15$ $kcal/mol) à envisager.

Figure 7: Energie d'interaction du dimère d'ammoniac. La symétrie est C$_s$ avec des distances N-H de 1.017$ $Å, un angle intramoléculaire H-N-H de 107.81$^{\rm o}$ et un angle intermoléculaire N-H-N de 180$^{\rm o}$. Le tableau montre les minima obtenus par des méthodes de calcul différentes. SAPT, détaillé dans le chapitre suivant, est spécifiquement conçu pour les interactions intermoléculaires, tandis que les autres méthodes sont des méthodes supermoléculaires. B-LYP et B3LYP viennent de la théorie de la fonctionnelle de la densité, et les autres du domaine de la chimie théorique traditionnelle. 1$ $H = 1$ $a.u. = 627.51$ $kcal/mol.
\begin{figure}
\begin{displaymath}\vbox{\hfil\hskip -1 true cm\epsfysize =7 true cm
\epsffile {NH3-example.eps}\hfill}\end{displaymath} \end{figure}

Avant de montrer le calcul de l'énergie d'interaction nous introduisons les différentes variantes de la perturbation Epstein-Nesbet, en ne partant plus des méthodes CEPA comme il l'était indiqué au debut de ce chapitre, mais en les construisant successivement à partir de la théorie des perturbations dans sa forme diagrammatique.

L'hamiltonien H est séparé en une partie H$_0$, dont la solution est connue, et la perturbation V. Le choix Møller-Plesset[#!MollerPlesset!#], le plus simple dans le contexte ici, est de prendre ${\bf H}_0^{MP} = \sum_\mu {\bf F}_{\mu\mu} a_\mu^{
\dagger}a_\mu $, l'opérateur mono-électronique de la solution Hartree-Fock connue. Avec cet opérateur l'énergie totale en premier ordre est l'énergie Hartree-Fock, et la corrélation en deuxième ordre est représentée par deux diagrammes génériques,

Figure 8: Réprésentation diagrammatique de l'énergie MP2.
\begin{figure}
\begin{displaymath}\vbox{\hfil\hskip -1 true cm\epsfysize =3 true cm
\epsffile {MP2.eps}\hfill}\end{displaymath} \end{figure}

à évaluer selon les règles de Goldstone.[#!Goldstone!#,#!Brandow!#] Pour des systèmes à couches fermées la sommation sur des différentes combinaisons des spins des orbitales i, j, a et b peut être executée, donnant ainsi une formule simple :


\begin{displaymath}
E_{Corr}(MP2)  =  \sum_{\rm ijab}
{{(ia\vert jb)^2+(ib\ver...
...t jb)(ib\vert ja)}\over{F_{ii}+F_{jj}-F_{aa}-F_{bb}}}
\qquad .
\end{displaymath} (15)

En orbitales canoniques les diagrammes ne sont constitués que des interactions biélectroniques et d'indices uniques, puisque les interactions monoélectroniques diagonales par l'opérateur de Fock sont incluses dans H$_0$ et celles qui peuvent changer un indice sur une ligne de propagation sont strictement nuls. En orbitales localisées ce deuxième point n'est plus valable : il peut bien y avoir des changements d'indices sur les lignes de propagation via des interactions par des éléments non-diagonaux de F. Ceci indique un des problèmes de la théorie de perturbations en orbitales localisées : les résultats sont dépendants de la localisation choisie.[2]Il est possible d'inverser cette logique en cherchant une procédure produisant des orbitales qui donneraient les mêmes résultats qu'un calcul CCSD(T) par exemple, mais moins coûteux. Les orbitales Brueckner ou les Pair Natural Orbitals (PNO) ont été conçues dans cet esprit. Deux solutions sont à envisager.

Soit on garde tout les éléments de F dans H$_0$, alors le dénominateur $\langle\Phi_I\vert{\bf H}_0-E_0\vert\Phi_I\rangle$ n'est plus composé de simples différences d'énergies d'orbitales et le résultat est une solution autocohérente d'un système d'équations linéaires -- il s'agit du même système d'équations que celui donné en Equation 11, avec la différence que l'on utilise les éléments de la matrice F au lieu des $H_{11}^n$, ne couplant ainsi que des déterminants avec une seule différence d'occupation des orbitales. Cette variante est utilisée relativement souvent puisque les résultats sont invariants par rapport aux rotations d'orbitales par exemple par localisations. Au delà de MP2 S. Saebo et P. Pulay ont montré[#!PulayII!#] comment on peut écrire les équations de MP4 (sans triple excitations) d'une façon invariante en orbitales localisées.

Comme alternative nous pouvons exclure les éléments non-diagonaux de H$_0$ en les rajoutant à la perturbation V -- une deuxième série de diagrammes est à évaluer, cette fois-ci impliquant F :

Figure 9: La série de perturbation en éléments non-diagonaux de F. MP2 en orbitales canoniques sera nommé MP2C dans la suite et la sommation que sur le premier diagramme à droite s'appellera MP2L.
\begin{figure}
\begin{displaymath}\vbox{\hfil\hskip -1 true cm\epsfysize =3 true cm
\epsffile {F_series.eps}\hfill}\end{displaymath} \end{figure}

En ne gardant que le premier diagramme du coté droit de ``l'équation'' dans figure 9, une grande partie de l'énergie de corrélation est négligée. Mais le défaut plus sevère est l'introduction d'une dépendance de la localisation utilisée. Nous avons essayé de réduire cette dépendance par des sommations ordre par ordre des éléments non-diagonaux de F, ce qui se montre relativement lourd, comme tout traitement de la perturbation ordre par ordre. Chaque augmentation de l'ordre introduit grosso modo un facteur de $N$ (nombre de fonctions de base) dans la calcul par la sommation d'un indice supplémentaire; $N^5$ pour MP2, $N^6$ pour MP3 et $N^7$ inévitablement pour MP4, également à cause des triples excitations. Une solution itérative ramène le coût de MP4 à $N^6$, si l'on ne tient pas compte des états tri-excités. Il est possible d'effectuer des sommations infinies partielles ne considérant que les diagrammes de perturbation les plus importants, ce qui stabilise les résultats sans augmenter significativement le coût global du calcul. Les publications [8], [9] et [11] proposent quelques possibilités.

La sommation infinie et complète conduit au système d'équations linéaires mentionnés, analogue du CEPA, qui est la sommation infinie de tout les diagrammes de perturbation liés impliquant des déterminants diexcités (DMBPT-$\infty$).

Gardant ceci en mémoire, nous pouvons également ne sommer que certaines interactions bi-électroniques vers infini, en utilisant une partition différente de l'hamiltonien. En restant au deuxième ordre de perturbation la décomposition Epstein-Nesbet[#!EpsteinNesbet!#] de l'hamiltonien exact


\begin{displaymath}
{\bf H} =
\underbrace{\sum_I H_{II} \vert\Phi_I\rangle\lan...
... H_{IJ} \vert\Phi_I\rangle\langle\Phi_J\vert}_{{\bf V}^{EN}}
\end{displaymath} (16)

introduit des sommations infinies de diagrammes de même indices, dont les termes sont donnés dans la figure suivante:

Figure 10: L'évaluation des interactions par les mêmes indices. Le signe et le dénominateur dépendent du reste du diagramme.
\begin{figure}
\begin{displaymath}\vbox{\hfil\hskip -1 true cm\epsfysize =3 true cm
\epsffile {terms_same_index.eps}\hfill}\end{displaymath} \end{figure}

Par rapport à la perturbation Møller-Plesset, on s'aperçoit cependant des inconvénients de la formulation Epstein-Nesbet : il faut un développement en déterminants au lieu d'un développement en indices d'orbitales. Pour une diexcitation $ij \rightarrow ab$ il est nécessaire de respecter les six combinaisons de spins individuellement, ce qui introduit une dépendance supplémentaire, celle des couplages de spins. Néanmoins il est possible (Référence Silver et publication [7]) de réduire la dépendance des couplages de spin à une combinaison unique.

La sommation des diagrammes d'interaction biélectroniques en orbitales localisées sera appellée alors dans la suite EN2L. L'évaluation exacte de la série infinie de l'opérateur de Fock en perturbation Epstein-Nesbet (EN2L) pourrait se faire en remplaçant la diagonale H$_0^{MP}$ par H$_0^{EN}$ dans le système des équations linéaires du MP2. L'effort calculatoire supplémentaire est presque négligeable.

Avant de tester les différentes possibilités, il faut être conscient qu'il n'est pas nécessairement souhaitable de reproduire en orbitales localisées les résultats que l'on obtient en orbitales canoniques. Deux particularités importantes de la perturbation Epstein-Nesbet ne doivent pas être oubliées. Les corrections Epstein-Nesbet changent les dénominateurs de chaque contribution Møller-Plesset par les interaction supplémentaires J et K.


\begin{displaymath}
\underbrace{F_{\rm ii}+F_{\rm jj}-F_{\rm aa}-F_{\rm bb}
}_...
...de{J}_{\rm ja} + \tilde{J}_{\rm jb}
}_{\text{Epstein-Nesbet}}
\end{displaymath} (17)

pour un jeu d'indices $ijab$ et la combinaison généralisée d'une intégral de Coulomb et d'une intégrale d'échange $\tilde{J}_{\rm ij} =
 J_{\rm ij} - K_{\rm ij}\delta_{\sigma_i \sigma_j}$.

Or, en orbitales canoniques, J et K diminuent avec la délocalisation sur $N$ atomes comme 1/$N$. Par conséquent, dans la limite d'un système infini, la sommation infinie de diagrammes devient nulle et on se retrouve encore avec le résultat MP2. En prenant par contre des orbitales localisées les J et K, couplant trous et particules spatialement proches, restent grandes, indépendamment de la taille totale du système. Dans ce cas la perturbation Epstein-Nesbet reste différente de la perturbation Møller-Plesset.

La deuxième particularité concerne les interaction intermoléculaires, mais vient d'un argument similaire.[#!Fernand!#] L'interaction Coulombienne J des trous et particules situés sur deux fragments séparés par une distance $R$ est proportionnelle à 1/$R$. Une orbitale $\phi$ complètement délocalisée sur deux centres provoquera donc une interaction artificielle (nous négligeons les densités de recouvrement en mettant $s_1(\vec{\rm r})s_2(\vec{\rm r})=0$) :


$\displaystyle \phi  $ $\textstyle =$ $\displaystyle {1\over{\sqrt{2}}}\left(s_1+s_2\right) \cr
J_{\phi\phi}$ (18)

En orbitales localisées, sans occupation des orbitales sur des sites voisins, cette interaction artificielle n'existe pas. En orbitales parfaitement localisées (molécules sans interactions), la perturbation Epstein-Nesbet est alors size-consistent. Mais en réalité les orbitales débordent toujours un peu et donc, contrairement à la décomposition Møller-Plesset, l'énergie de corrélation par atome dépend toujours (faiblement) de la taille du système.

Aux ``corrections'' de l'énergie MP2 par des diagrammes d'ordres supérieurs peuvent se rajouter celle correspondant à toute la classe des diagrammes EPV des habillages du chapitre précédent : il suffit de reconnaître que les équations Epstein-Nesbet sont données par la diagonale de la matrice CEPA de l'équation 11. En utilisant les expressions des tableaux I et II, nous ajoutons successivement les EPV, ou des estimations moyennes par ACPF ou AQCC.[2]Une approche complémentaire, passant par des rotations 2$\times$2 de petites matrices d'IC habillées a été donnée par M.-B. Lepetit et J.-P. Malrieu dans Réfs. MarieI et etables. Ce faisant, les éléments non-diagonaux de l'opérateur de Fock ne sont pas introduits et pourraient être ajoutés en cherchant les coefficients de l'expression de l'énergie de corrélation. Ceci consiste à remplacer en remplaçant les éléments non-diagonaux $\langle I \vert {\bf H} \vert J\rangle$ par $\langle I \vert {\bf F} \vert J\rangle$ dans équation 11.

Une estimation plus simple de l'effet des éléments non-diagonaux de F est donnée par la différence entre l'énergie de corrélation MP2 en orbitales canoniques (MP2C) et celle en orbitales localisées (MP2L), c'est à dire la sommation infinie à droite de la figure 9. Même si on ne regarde alors qu'une petite partie de l'action de l'opérateur de Fock sur la série construite par la sommation infinie Epstein-Nesbet, puis les contributions diverses des EPV, cette approximation semble déjà utile. En effet, les sommations des EPV diminuent les surestimations par la perturbation Epstein-Nesbet d'un coté; de l'autre coté, l'impact des éléments non-diagonaux de F peut être modéré en ne diagonalisant que partiellement l'opérateur de Fock, sans délocaliser les orbitales moléculaires. Par conséquent les éléments de F les plus grands, couplant trous et particules proches, disparaissent.

Figure 11: Diagonalisation de la matrice Fock sur des monomères. o1 et o2 sont les blocs des orbitales occupées des monomères 1 et 2, et v1, v2 sont les espaces virtuels respectifs.
\begin{figure}
\begin{displaymath}\vbox{\hfil\hskip -1 true cm\epsfysize =5 true cm
\epsffile {Fock_diagmo.eps}\hfill}\end{displaymath} \end{figure}

Pour l'étude des interactions inter-moléculaires dans un dimère il est intéressant d'avoir des orbitales localisées sur les monomères, alors que la localisation à l'intérieur d'une molécule est moins intéressante. J'ai donc proposé d'attribuer les orbitales moléculaires, occupées et virtuelles, aux deux monomères et de ne diagonaliser l'opérateur de Fock que sur les monomères.

Les deux molécules NH$_3$ de l'exemple sont inéquivalentes, ce qui fait que déjà les orbitales canoniques sont plus ou moins localisées sur l'un ou l'autre des deux monomères. Mais on peut utiliser évidemment toutes les stratégies disponibles pour localiser davantage les orbitales. Entre deux jeux d'orbitales $\{\phi\}$ and $\{\psi\}$ correspondant au même déterminant de Slater, résultant de deux procédures de localisation différentes, il y a toujours une transformation orthogonale T donnée par $T_{ij}=\langle\phi_i\vert\psi_j\rangle$. Et, puisque n'importe quelle matrice orthogonale peut être diagonalisée dans l'éspace complexe par une transformation unitaire U ( ${\bf U}^{\dagger}{\bf U}= {\bf U}{\bf U}^{\dagger}={\bf 1}$)

\begin{displaymath}
{\bf T}  =  {\bf U}^{\dagger}
\pmatrix{ e^{i\lambda_1} & 0...
... \ddots & 0 \cr
0 & 0 & e^{i\lambda_n} \cr} {\bf U} \qquad ,
\end{displaymath} (19)

nous pouvons changer d'échelle les valeurs propres par un paramètre continu : $\lambda_i \rightarrow \alpha\lambda_i$, ce qui donne T($\alpha$).

Figure 12: La perturbation Epstein-Nesbet habillée : EN2' designe la perturbation Epstein-Nesbet au deuxième ordre incluant les éléments de F par la différence MP2C -- MP2L, et dans EN2'' l'habillage auto-cohérent par tous les EPV est ajouté. Le résultat est comparé à un calcul CCSD(T) en orbitales canoniques.
\begin{figure}
\begin{displaymath}\vbox{\hfil\hskip -1 true cm\epsfysize =9.5 true cm
\epsffile {pathway.eps}\hfill}\end{displaymath} \end{figure}

En identifiant les orbitales entre $\alpha=0$ (i.e. $\{\phi\}$) et $\alpha=1$ (i.e. $\{\psi\}$) nous avons alors un chemin continu entre les deux localisations, sans passer par une délocalisation accidentelle par croisement d'orbitales le long de ce chemin. Cet outil permet de suivre l'énergie de corrélation en fonction du type de localisation des orbitales. Pour illustration, les orbitales Pipek-Mezey et les orbitales Boys (occupées et virtuelles), sont construites à partir des orbitales canoniques du dimère NH$_3\cdots$NH$_3$. La procédure de diagonalisation de F sur les monomères est appliquée pour chaque $\alpha$ après l'opération de localisation avec T($\alpha$). Dans ce cas T(0) transforme les orbitales canoniques en orbitales Pipek-Mezey et par T(1) nous obtenons les orbitales de la localisation de Boys.

De la multitude de variantes possibles selon les habillages différents nous ne montrons que l'inclusion de l'ensemble complet des EPV (habillage autocohérente du (SC)$^2$CI de tableau I) dans figure 12.

Il faudrait peut-être préciser que l'autocohérence de l'habillage ne nécessite pas d'itération par diagonalisation de la matrice CEPA (éq. 11), mais seulement la réintroduction des coefficients c$_I$ dans l'habillage. Le processus reste donc toujours très peu coûteux, d'autant plus que le calcul de l'énergie MP2C (MP2 en orbitales canoniques) peut se faire au même coût en utilisant des orbitales canoniques directement. La figure montre bien que l'énergie de corrélation obtenue n'est pas que le résultat d'une compensation entre sommations différentes : la sommation sur F a une structure bien différente de celle de la sommation des EPV. La présence des deux permet la comparaison directe avec les résultats CCSD(T); les autres habillages par des sous-ensembles d'EPV donnent des résultats intermédiaires.

=1

= 1


\begin{displaymath}
% latex2html id marker 1588\begin{minipage}{15 true cm}
\b...
....5) & ({\bf 100.5}) \cr
\end{tabular}\end{table}\end{minipage}\end{displaymath}


\begin{displaymath}
% latex2html id marker 1590\begin{minipage}{15 true cm}
\b...
...14207 ({\bf 100.5}) \cr
\end{tabular}\end{table}\end{minipage}\end{displaymath}

Evitant les procédures a posteriori de localisation (Boys et Pipek-Mezey), nous proposons d'essayer la même stratégie avec des orbitales obtenues à partir de l'interaction de déterminants monoexcités, en partant des orbitales canoniques des monomères. L'opérateur de Fock est également diagonalisé sur les monomères, après avoir obtenu la solution Hartree-Fock du dimère.

En orbitales canoniques, malgré la délocalisation, la perurbation Epstein-Nesbet donne sans habillage une bonne énergie de corrélation avec une legère surestimation. Dans ce cas il n'y a pas de sommation via les éléments non-diagonaux de F, mais il existe celle des EPV, d'où la performance moins bonne d'ACPF et (SC)$^2$.

En orbitales localisées, en incluant la série de F et des EPV, nous obtenons en revanche à 0.5$ $% près l'énergie CCSD(T) par un calcul de perturbation.

Aprés avoir constaté la bonne performance de l'approximation proposée pour le système NH$_3-$NH$_3$, un autre problème doit être résolu. L'opérateur de Fock du dimère est diagonalisé dans l'espace des monomères. Il convient donc, pour calculer l'énergie d'interaction, d'utiliser des orbitales canoniques dans la base des monomères, c'est à dire d'introduire l'erreur de superposition de bases (BSSE). Pour compenser cette erreur, les calculs des monomères se font dans la base complète du dimère. Mais, en diagonalisant l'opérateur de Fock nous délocalisons les orbitales virtuelles sur l'ensemble des deux monomères, et les arguments évoqués auparavant, concernant les intégrales J et K restent parfaitement valables, même pour les orbitales virtuelles. Alors nous avons proposé une procédure différente pour générer des orbitales de chaque monomère : aux orbitales canoniques du monomère nous ajoutons la base de l'autre monomère. L'IC des monoexcitations relaxe ensuite les orbitales moléculaires dans la grande base, en touchant le moins possible aux orbitales initiales. Ainsi les orbitales virtuelles restent à leur place (dans l'espace) et conservent leur énergie monoélectronique le plus possible. Ensuite on pourrait même diagonaliser l'opérateur de Fock sur l'espace de orbitales occupées, sur l'espace des orbitales virtuelles centrées sur la molécule, et sur l'espace des orbitales vituelles centrées sur la base fantôme.

true cm


\begin{displaymath}
% latex2html id marker 1600\begin{minipage}{15 true cm}
\b...
...$0.520013 & $-$0.510172
\end{tabular}\end{table}\end{minipage}\end{displaymath}

Ceci conduit à (tableau IV) un effet inattendu, mais facilement explicable -- en ajoutant la base fantôme au monomère, l'énergie de corrélation diminue en Epstein-Nesbet, et également avec les habillages ACPF et (SC)$^2$. Donc même en gardant le plus possible l'équivalent des orbitales du dimère nous n'obtenons jamais de correction BSSE dans la bonne direction, les valeurs dans la base du dimère sont toujours moins importantes que dans la base des monomères. Alors la notion du BSSE devient différente : la délocalisation sur l'autre monomère, avec orbitales localisées ou canoniques, étant plus grand aux courtes distances, introduit une correction opposée à celle des autres méthodes de corrélation, pour lesquelles la règle générale est valable : plus la base est grande, plus la corrélation est grande, jusqu'à la limite d'une base infinie.

La figure suivante résume de cette discussion, en comparant les courbes CCSD(T) avec celles de la perturbation Epstein-Nesbet avec habillage (SC)$^2$ et corrigée ``en F'' par la différence MP2C - MP2L. Les courbes ne sont pas parallèles, le BSSE inverse contribue à une diminution de l'écart vers des petites distances. Et clairement l'évolution du BSSE inverse est visible pour la courbe des monomères. La différence des deux coubes (dimères et monomères) reste à peu près comparable avec le calcul CCSD(T), il y a une différence d'environ 0.25$ $kcal/mol. Ceci se retrouve également avec la version ACPF approchée, même si les valeurs absolues sont plus importantes dans cette formulation. Dans la limite des grandes distances ACPF approché montre une très légère erreur de dissociation; par contre, avec (SC)$^2$ approché le dimère se dissocie correctement.

Figure: Les contributions de la corrélation au potentiel d'interaction. A gauche les contributions individuelles pour le dimère et la somme des monomères (en a.u.), et à droite figurent leur différence, qui est à ajoutée à l'interaction Hartree-Fock selon $E_{int}=E_{int}(HF) + E_{Corr}({\text{dim\\lq ere}}) - \sum_i
E_{Corr}({\text{monom\\lq ere i}})$.
\begin{figure}
\begin{displaymath}\vbox{\hfil\hskip -1 true cm\epsfysize =6 true cm
\epsffile {NH3-Corr.eps}\hfill}\end{displaymath} \end{figure}

Figure 14: Le potentiel intermoléculaire du dimère, en comparaison avec CCSD(T).
\begin{figure}
\begin{displaymath}\vbox{\hfil\hskip -1 true cm\epsfysize =6 true cm
\epsffile {NH3-potential_fig.eps}\hfill}\end{displaymath} \end{figure}

Nous obtenons pour le minimum de la courbe du potentiel les valeurs suivantes, à comparer avec la fourchette donnée en Figure 7 :


\begin{displaymath}
% latex2html id marker 1616\begin{minipage}{12 true cm}
\...
...-$4.23 & $-$2.66 \cr
\end{tabular}
\end{table}\end{minipage}\end{displaymath}


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Peter Reinhardt 2004-10-05