Trond Saue
Université Strasbourg
Le mot "orbitale" a été introduit par Mulliken en 1932 dans son discours Nobel au cours duquel il introduisit la distinction entre orbitales spectroscopiques et orbitales chimiques. Les orbitales spectroscopiques sont celles qui sous-tendent les représentations irréductibles de la théorie des groupes : les orbitales canoniques en sont un exemple. Les orbitales chimiques sont usuellement obtenues au moyen des précédentes par un processus de localisation. Leur nom suggère qu'elles permettent au chimiste de "voir" les liaisons chimiques, les paires libres et les orbitales non liantes. Dans ma présentation, je vais explorer cette idée à l'aide de modèles simples prédisant les géométries moléculaires tels que VSEPR (Valence Electron Pair Repulsion) et LCP (Ligand Close Packing). J'ai choisi comme exemple deux molécules amplement étudiées, CO2 et H2O, mais qui nous réservent encore des surprises. En particulier, dans H2O, j'induirai des effets relativistes importants au moyen d'un jeu de paramètres introduits par Gamow dans ses ?uvres relatives à monsieur C. G. H. Tompkins.